Né de parents mélomanes qui – très tôt – lui permettent de découvrir les Ramones, Nirvana ou encore Eminem et Lil Wayne, le cœur de ce jeune niçois balance entre énergie rock et lyrics brutes du rap US. Une passerelle enrichissante qui va lui donner envie de se consacrer pleinement à la musique. Dès l’adolescence, ce sont des premiers freestyles sur des Face B. Puis arrive un rap plus solide qui totalise quelques millions d’écoutes sur spotify alors même que son nom ne vous est pas encore familier. Lekden a observé la violence familiale, subi la disparition de plusieurs de ses proches, emprunté malgré lui le chemin chaotique de celui à qui l’on n’offre pas de destin doré. Ça ne fait rien ! Il est prêt à se le fabriquer. Seul. Ou presque. Parce que son public l’attend déjà. Vivement le printemps avec l’EP « JARAF » – son gimmick à lui, que l’on traduit facilement, qui synthétise son mode de vie et aspire à devenir le leitmotiv de sa communauté. Sa plume rageuse et « sale » aborde la famille, la came, le fric… Le décor est posé, la jalousie est fustigée, les désillusions assumées. Lekden pose la question de la fidélité à soi-même (Jersey), ou de tout ce que le temps nous amène à laisser derrière nous (Kill)… Ça ne triche pas, ça vient gifler l’auditeur sur des prods aussi lourdes qu’hystériques qui rappellent parfois Birdman et d’autres fois… Prodigy ! Façon manège qui ne s’arrête pas de tourner, vrilles et loopings que l’on ne cesse d’encaisser. Les morceaux sonnent et nous sonnent. On sort KO de ce flow comme d’un octogone où l’adversaire enchaînerait les prises un peu trop vite pour nous et irait directement à la victoire. Le rap français doit certainement pouvoir s’écrire avec un grand L. Comme Lekden.