Un ancien membre des VRP et des Nonnes Troppo, Néry, a » posé ses textes » sur une douzaine de musiques composées par une fanfare belge nommée le Belgistan. Sans même avoir écouté une seule note du fruit de cette collaboration, on a l’impression de déjà tout savoir, et on est à deux doigts de refermer l’album…
Pourtant la fanfare, loin des clichés du genre, se montre à la fois moderne et érudite, en particulier lorsqu’elle évoque dans ses notes les plus sombres, mais sans les singer, Gainsbourg ou Bashung.
Parfois la fanfare » fanfaronne » comme il se doit, mais avec légèreté, comme sur le titre, » Petites -M- » (hommage au chanteur -M-, par ailleurs réalisateur de l’album, avec Olivier Lude).
Néry, qui ne pouvait pas rêver mieux pour habiller ses textes, les porte d’une voix sombre et grave,mais néanmoins extrêmement douce. Cette dualité donne plus de force à la sensualité de ses textes.
Qu’il évoque un restaurant de Pigalle ou l’étreinte de deux corps, ou encore un baiser de campagne sur une couche improvisée dans un sillon de terre, Néry se révèle l’un des rares auteurs de la chanson parvenant à rendre palpables le désir et l’amour physique avec une fulgurance qui fait parfois penser à Marie- Josée Vilar.